Collection "Méditerranées"

Stèle pour l'absent

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Vénus KHOURY-GHATA
Alain Gorius

 

Stèle pour l'absent

 

 

dessins de
Diane de BOURNAZEL

 


Méditerranées
Al Manar


 

 

30 ex de tête rehaussés de peintures par Diane de Bournazel : 450 e

1.000 ex. courants, où sont juxtaposés le texte et l'image des stèles :
12 euros.



 

Neuilly, 2006, ISBN 2-913896-41-3

 


Le livre


Deux voix ici se croisent, l'une récitative, l'autre de plain-chant : Vénus Khoury-Ghata et Alain Gorius
évoquent l'aventure médiévale des pèlerins de St Jacques de Compostelle,
dont témoignent les stèles discoïdales rassemblées au musée de Lodève.



Ex. 7/30 entièrement peint par Diane de Bournazel



Une autre double page du même exemplaire


Les auteurs

 

Vénus Khoury-Ghata née au Liban, vivant en France depuis vingt-cinq ans, est partagée entre deux pays, deux langues : l'arabe maternel et le français acquis.

Le français est la langue du père, interprète auprès du Haut Commissariat français du temps du Mandat. Cette langue, il l'a ouverte à ses quatre enfants. Les deux aînés s'en sont servis pour écrire des poèmes : Vénus et, avant elle, son frère Victor, qui, malade, n'a pas publié.

Elle est mère de quatre enfants : trois Libanais et une Française. Poète, nouvelliste et romancière, ardente porte-parole de la francophonie, collaborant à divers journaux, revues et émissions littéraires, elle est membre de plusieurs jurys : Mallarmé, Max Jacob, France-Québec, Max-Pol Fouchet, Cinq Continents…

Son œuvre romanesque, riche de seize titres, est traduite en plusieurs langues, dont l'allemand, l'espagnol, le grec, le flamand, le suédois et le coréen. Son œuvre poétique compte seize titres également.

 


Vénus Khoury-Ghata

 


Bibliographie

Romans

• Les Fugues d’Olympia. Éd. Ramsay, 1989.
• La Maîtresse du notable. Éd. Seghers 1992.
• Bayarmine. Éd. Flammarion 1992.
• Les Fiancées du Cap Thénès. Éd. originale J.C. Lattès 1995/ Livre de poche 2002.
• Les Morts n’avaient pas d’ombre. Éd. 1992 / Flammarion 2001.
• Le Fils empaillé. Éd. Belfond 1998.
• Une maison au bord des larmes. Éd. Balland, 1998.
• La Maestra. Éd. originale Actes Sud, 1999 / Babel, 2001.
• Mortemaison. Éd. originale Flammarion, 1992 / 2001.
• Vacarme pour une lune morte. Éd. originale Flammarion, 1992 / 2001.
• Privilège des morts. Éd. Balland, 2001.
• Le Moine, l’Ottoman et la Femme du grand argentier. Éd. Actes Sud, 2003 / Babel 2004.

• La Maison des orties,Ed. Actes Sud, 2006

Nouvelles

• Zarifé la folle et autres nouvelles. Éd. François Janaud, 2001.

Poésie

• Un faux pas au soleil. Éd. Belfond 1998.
• Monologue du mort. Éd. Belfond 1998.
• Fables pour un peuple d’argile. Éd. Belfond 1998.
• Elle dit / Les Sept Brins de chèvrefeuille de la sagesse. Éd. originale Balland, 1999 / 2001.
• Anthologie personnelle. Éd. Actes Sud, 1999.
• Compassion des pierres. Éd. La Différence, 2001.
• La Voix des arbres. Éd. Le Cherche - Midi, 2002.
• Quelle est la nuit parmi les nuits. Éd. Mercure de France, 2004.

 

Alain GORIUS a longtemps vécu à Casablanca ; il travaille aujourd'hui à Paris. Responsable des Editions Al Manar, il s'est ouvert un chemin au carrefour de l'enseignement, du journalisme et de l'action culturelle.

Il a publié deux recueils (éd. Polder/Décharge) : Au creux du monde et Sang noir ; chez Al Manar, Ombre portée (dessins et gravure de Mohammed Kacimi), L'Ombre la brûlure, un ensemble de six nouvelles accompagnées par six peintres (arabes et français) et plusieurs livres d'artiste (avec Christiane Vielle, Yamou, Mohen, Anne Slacik ; ses chroniques ont paru, pour l'essentiel, dans deux revues culturelles très présentes dans le Maroc de la première moitié des années 90 : Vision et Rivages.

 


Lodève, Festival de poésie méditerranéenne, juillet 2006 : Vénus Khoury-Ghata et Alain Gorius,
présentés par G. Meudal (Le Monde) lisent Stèle pour l'absent

 

Le peintre :


Le travail de Diane de Bournazel, 48 ans, pourrait évoquer celui de Paul Klee. Mais c'est un univers bien personnel qu'elle crée sur toiles ou sur ardoises rustiques, et parfois sur du bois de récupération. Indifférente au règne de l'ephémère, elle fait, même sur grands formats, un travail minutieux de miniaturiste : « J'aime peindre au pinceau à trois poils et à l'huile ; pas d'acrylique, ça manque de sensualité. » « A 7 ans, dit-elle, je savais déjà que je serais peintre. » Formation autodidacte, cours en dilettante dans des écoles d'art en France et en Italie, et beaucoup de travail personnel : « Je peins huit heures par jour. » Diane de Bournazel a une passion pour les livres d'artistes : elle découpe, enlumine, assemble avec une patience d'artisan des mots de Robert Desnos, Henri Michaux, Jorge Luis Borges dans de petits ouvrages précieux, qu'elle expose à Paris, Marseille, Londres et ailleurs.

Georges Châtain et Hélène Pommier

 


2005. Diane de Bournazel dans son atelier de Marliac, France

 

La critique :

La Préface de Salah Stétié :


Deux voix parlent, chacune prise dans son rêve, et se répondent. Se répondent d'assez loin comme il arrive quand on suscite avec des mots, nécessairement chuchotés, l'étincellement poussiéreux de la mort. Les stèles chevalières de Lodève, ville de poésie, et autres pierres tombales venues jusqu'à nous de l'Orient des croisades, sont l'occasion de ce déploiement murmuré sur deux tons : la plus grave des voix est celle d'un homme, Alain Gorius, qui raconte sur un mode fragmentaire et non sans un certain égarement une histoire d'amour trahi dans la douleur du retour après l'aventure de la Croix ; la plus acérée et la plus elliptique, la plus italique en quelque sorte, est celle d'une femme, Vénus Khoury-Ghata, qui répète inlassablement, à travers toutes les occurences disponibles - qu'elles sont nombreuses ! - son obsession jamais rassasiée de la disparition totale : "Le tout / le rien", dit-elle. La stèle ravive l'absent qu'elle abolit, l'absence ronge la stèle qu'elle amplifie. L'auditeur de ces deux voix, entre recitato et lamento, s'installe dans un va-et-vient de léger vertige, où les pierres transmuées en lambeaux de parole sont ses repères évasifs à des carrefours qui sont nids pour le vent. Pourquoi le vent ? Parce que dans cette sorte de solfège de la mélancolie, c'est lui la clef de sol.

Salah Stétié